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Vous avez dit orgasme ?

Lorsque j'ai commencé l'aventure des Effronté.e.s, j'ai demandé à un certain nombre de personnes de me dire sur quel(s) sujet(s), iels auraient aimé en apprendre plus. Un peu surprise (et en même temps, pas tant que ça), l'orgasme est revenu le plus souvent. Alors j'ai réfléchi un peu et je me suis faite cette réflexion : tout le monde en parle comme du Saint Graal, du but à atteindre, mais sait-on réellement comment ça fonctionne ? Aussi, à quoi associe-t-on l'orgasme : qu'est-ce que ça veut dire "avoir un orgasme" ?

 

L'orgasme : keskecé ?

On va d'abord commencer par un peu d'étymologie (l'origine du mot) et de sémantique (le sens du mot), parce qu'il est important de correctement définir les termes employés. On saura alors de quoi on parle précisément et comment on en est arrivé à la définition actuelle.

Etymologie_Orgasme_CNRTL

Dans le Larousse, l'orgasme est défini comme le "point culminant et terme de l'excitation sexuelle, caractérisé par des sensations physiques intenses". Si je n'ai pas de problème avec la notion de sensations, celle de fin de l'excitation sexuelle m'attriste un peu. Pourquoi l'orgasme sonnerai le glas de notre excitation ? Est-ce qu'une fois l'orgasme atteint, le désir et l'excitation disparaissent vraiment ? Que penser alors des personnes qui peuvent avoir plusieurs orgasmes d'affilée ? Vaste débat autour d'un si petit mot et ce n'est pas le sujet.


Bref mettons-nous d'accord pour dire que l'orgasme correspond à l'apogée de notre excitation sexuelle (et non la fin), caractérisée par de fortes sensations physiques. Gardons en tête que l'orgasme n'est pas une fin en soi : le but d'une relation sexuelle c'est d'abord de se faire plaisir. L'orgasme n'est que la cerise sur le gâteau, le pompon sur la Garonne, la fessée de la levrette !

 

Dis Josie, ça fait quoi un orgasme ?

Qui ne s'est jamais demandé s'iel avait déjà eu un orgasme ? Et tout le monde de répondre "tu le saurais si tu en avais eu un !". Je suis à la fois d'accord et en désaccord avec cette affirmation. Rappelons-nous que chaque être humain a sa propre sensibilité. Un pincement peut me faire hurler de douleur tandis que chez la personne d'à-côté, ce sera juste désagréable. Donc répondre à quelqu'un cette phrase n'aide pas : peut-être que cette personne ne connaît pas bien son corps et ses réactions, ou qu'iel n'a pas la même sensibilité que toi. Soyons empathiques et bienveillant.e.s envers nous-même et les autres dans la recherche du plaisir !


Et ceci dit… Ça fait quoi exactement d'avoir un orgasme ? Parce qu'il s'en passe des choses dans ton corps (et ton cerveau) quand tu jouis. L'idée n'est pas de te faire un cours de neurophysiologie mais de t'expliquer dans les grandes lignes ce qu'il se passe. Déjà, je tiens à préciser une chose : ce dont nous sommes sûr.e.s, c'est qu'on est sûr.e.s de rien. Malgré de récentes études, certaines choses sont encore un peu dans le flou. Cela étant, un peu de mystère autour de l'orgasme ne rend-il pas la chose un peu plus excitante ?


Tu as besoin de deux choses pour avoir un orgasme : des terminaisons nerveuses et un cerveau. A priori, on est équipés ! De manière générale, la perception d'un stimuli (une plume qui vient te chatouiller le nez, par exemple), ça fonctionne comme ça :


Fonctionnement_Orgasme_Cerveau
Explication_Fonctionnement_Orgasme

Pour l'orgasme, c'est pareil ! Tu stimules une zone érogène qui, potentiellement, a beauuucoup de terminaisons nerveuses : 8 000 pour le clitoris et 4 000 pour le pénis, à la louche - c'est cadeau, pour que tu puisses briller en société. Là où ça se complique un tout petit peu c'est que, pour atteindre l'orgasme, tes neurones doivent se synchroniser, comme s'ils vibraient tous en même temps. A l'instar des toiles d'araignées : lorsque tu touches une partie de la toile, ça fait vibrer toute la toile. Pour augmenter la probabilité que tes neurones entrent en synchronisation, le stimuli (avec des caresses, des baisers, des mordillements, des jouets, etc.) doit se répéter sur un intervalle de temps relativement court. Et ça, pour éviter que le cerveau ne s'habitue à la sensation et décrète que, finalement, il ne se passe rien.


Ça a (presque) l'air facile, dis donc ! Bah oui Jean Mi… Mais en fait non, ce n'est pas si simple. Parce que ça, c'est la théorie… Et que le corps humain est incroyablement complexe. Encore une fois, je ne vais pas te faire un cours mais (en très gros), ton cerveau va sécréter différentes substances (dont tu as peut-être entendu parler) : la dopamine, les endorphines, l'ocytocine… Ces petites molécules sont libérées au cours de l'orgasme, mais leurs taux peuvent être influencés par d'autres choses : le stress, la fatigue ou même une maladie. C'est pour cela que l'on dit qu'il faut "lâcher prise" pour atteindre l'orgasme. Donc on essaie de se mettre dans un bon mood pour faire du sexe : on met de côté la liste de courses et on oublie que "il faudrait vraiment repeindre ce plafond ! ".


Autre point assez important : le cerveau, on peut lui apprendre des trucs ! Lorsque tu apprends une langue étrangère, au départ, tu ne sais pas comment faire. Au fur et à mesure de ton apprentissage, ton cerveau fait de nouvelles connexions entre tes neurones (on appelle ça un chemin neuronal) et maintenant, tu sais parler une autre langue (peut-être même plusieurs). L'orgasme, c'est un peu pareil. Si on ne sait pas si on a déjà eu un orgasme c'est peut-être parce qu'on n'a pas appris à son cerveau à le reconnaître. Plus tu seras à l'écoute de tes réactions corporelles et de ton plaisir, plus le chemin neuronal (les fameuses bonnes connexions entre neurones) sera fort. Un peu comme si tu renforçais un pont avec du béton à chaque fois que tu passais dessus. Ensuite, une fois que tu sauras reconnaître les sensations physiques que tu éprouves, tu sauras te mener seul.e (ou pas) à l'orgasme et l'identifier !


T'es toujours là ? Tu ne t'es pas encore endormi.e ? Parfait, on continue !

Parce que c'est bien mignon tous ces bidules et ces machins mais on ne sait toujours pas ce que ça fait pour de vrai. Ce qu'on ressent physiquement. Malheureusement, l'orgasme est très subjectif. Comme je le disais : tout le monde est différent, nous n'avons pas les mêmes seuils de sensibilité. Je vais essayer de te lister les symptômes de ce doux mal. Mais je tiens à préciser que ce n'est pas une liste exhaustive : si tu ressens d'autres choses ou si tu n'as jamais ressenti ce que je liste, tu orgasmes juste à ta manière (et c'est beau). Donc je vais lister les "lieux communs" sur l'orgasme :

  • Accélération de la respiration et du rythme cardiaque ;

  • Augmentation de la transpiration ;

  • Forte lubrification, pour les personnes à vulves ;

  • Ejaculation de sperme, pour les personnes à pénis. Mais pas forcément à chaque fois : on peut jouir sans éjaculer ou éjaculer sans orgasme ;

  • Ejaculation pour les personnes à vulves. Comme pour nos ami.e.s à pénis : l'éjaculation n'est pas systématique et n'est pas toujours synonyme d'orgasme ;

  • Sensation de chaleur ;

  • Tremblements ;

  • Hypersensibilité au toucher ;

  • Contractions dans le bassin ;

  • Pleurs, rires, irritabilité, anxiété, mélancolie : on appelle ça la dysphorie post-coïtale, qui est dû aux variations hormonales qui s'effectuent lors de l'orgasme (et plus généralement du rapport sexuel).

Encore une fois, il s'agit d'une liste non exhaustive que j'ai écrite en fonction de ce que j'ai déjà vécu, lu ou entendu. Il ne s'agit pas de la seule vérité ou des seules sensations que tu peux ressentir lors d'un orgasme. Je ne peux que te conseiller de prendre le temps d'analyser tes sensations et tes émotions après un rapport sexuel pour savoir si, oui ou non, tu as eu un orgasme.

 

Les différents types d'orgasmes

Globalement, tu peux avoir un orgasme à partir de n'importe quelle zone érogène stimulée. Si tu as un peu suivi ce que j'expliquais juste avant, tu comprends pourquoi : c'est "juste" une question de stimulation, d'intensité et de régularité. Dans la réalité, c'est un peu plus compliqué, tout simplement parce que nous sommes humain.e.s. Je vais essayer de te lister les grandes catégories d'orgasmes :

  • L'orgasme clitoridien, par stimulation externe ou stimulation interne (avec le fameux point G) ;

  • L'orgasme vaginal ;

  • L'orgasme cervical : par stimulation profonde du vagin (avec un jouet ou un pénis), on peut venir stimuler le col de l'utérus. Attention, cela peut être douloureux pour certaines personnes. Il ne faut surtout pas hésiter à faire monter l'excitation de votre partenaire à son maximum et surtout (surtout !), parlez-en avant !

  • L'orgasme de l'urètre : oui, on parle bien de ce petit canal par lequel sort l'urine ;

  • L'orgasme du mamelon : par stimulation des tétons, certaines personnes arrivent à atteindre l'orgasme (quand je te disais que n'importe quelle zone érogène pouvait te mener à la jouissance) ;

  • L'orgasme pénien ;

  • L'orgasme prostatique.

Malheureusement, pour nos ami.e.s à pénis, il n'existe pas de "classification" de l'orgasme. On ne distingue que l'orgasme pénien et l'orgasme prostatique. La faute au manque de recherches à ce sujet puisque "l'orgasme pour les personnes à pénis n'est pas difficile à atteindre" (spoiler : c'est faux !).

Pour les personnes à vulves, en revanche, on s'y perd un peu. J'ai choisi de les diviser en 3 groupes, chaque groupe pouvant comporter différents types de stimulations. Je te laisse aller lire ça tranquillement.

 

En conclusion, l'orgasme est autant physique que mental. Au risque de me répéter, l'orgasme ne devrait pas être le but recherché à tous les coups, dans une relation sexuelle. Evidemment, c'est super d'avoir un orgasme ou de mener saon partenaire à la jouissance. Mais cela peut prendre du temps, de la confiance et (surtout) beaucoup de communication. Que tu sois seul.e ou avec un.e partenaire, prends ton temps et sois tolérant.e avec toi-même.


Sources :

https://www.cnrtl.fr/etymologie/orgasme

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/orgasme/56448

Safron A. What is orgasm? A model of sexual trance and climax via rhythmic entrainment. Socioaffect Neurosci Psychol. 2016 Oct 25;6:31763. doi: 10.3402/snp.v6.31763. PMID: 27799079; PMCID: PMC5087698.

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